Avec cinq listes en lice, l’élection municipale s’annonce bien plus corsée qu’en 2008 où le sortant Philippe Pérusat (UMP) avait été réélu au premier tour.
Depuis 40 ans Andernos-les-Bains rime avec Philippe Pérusat (UMP). Un argument de campagne à charge pour ses détracteurs. Un gage de bonne gestion pour le maire sortant, réélu haut la main, dès le premier tour en 2008 (lire par ailleurs). « Je suis toujours animé du feu sacré » explique l'intéressé qui à 73 ans a toujours autant de projets pour sa commune qu'il pense comme un laboratoire. Une terre que l'eau ne baigne que par intermittence et que l'édile a déclinée en terme de développement économique. "Andernos à l'année" restant son leitmotiv et alimentant son programme électoral.Face à lui, comme c'est le cas depuis 1995, se présente Joël Confoulan (Divers droite), 60 ans. S'il partage les mêmes convictions politiques de droite et fut élu pour la première fois en 1989 sur la liste de Philippe Pérusat, Joël Confoulan est devenu, en quatre élections, un opposant historique. Siégeant au conseil, il attaque les grands projets de la ville. Le dernier en date étant le plan local d'urbanisme (PLU) retoqué en juillet 2013.Également présent lors du dernier scrutin, Philippe Baconnet (Siel, Souveraineté, indépendance et libertés, petit parti proche du RBM), âgé de 49 ans, a lui aussi fait partie de la majorité de Philippe Pérusat avant de faire cavalier seul.Candidat sur la 4e circonscription sous la bannière du Rassemblement bleu marine, il siège lui aussi dans les rangs de l'opposition.La grande surprise du scrutin réside dans la quatrième liste menée par Jean-Yves Rosazza (sans étiquette), 58 ans, un agent immobilier bien connu sur la place qui vit là son baptême du feu politique. S'il n'en fait jamais état, difficile de taire sa filiation avec Jacques Rosazza, élu entre 1965 et 2001, sous les mandatures de quatre maires, dont Philippe Pérusat, et qui a notamment donné son nom à la plaine des sports d'Andernos-les-Bains.Difficile aussi de ne pas évoquer le fait que les Rosazza et les Pérusat furent liés par alliance. Pour autant, le nouveau candidat réfute tout positionnement anti-Philippe Pérusat. « Je n'ai pas trouvé le moyen de ne pas y aller » dit-il pour expliquer sa candidature par ailleurs préparée depuis deux ans et qu'il entend être une route vers l'élection. Laquelle est pour lui tout à fait possible.À cette situation inédite s'ajoute un autre facteur : la représentation de la gauche absente du scrutin de 2008. D'abord annoncé comme le candidat du Parti socialiste par la responsable locale de la section, Michel Carayol, 56 ans, s'est vu en fin d'année doublé par Arnaud Leroy.Âgé de 38 ans et élu depuis 2008 député des Français de l'étranger installés en Andorre, Espagne, Monaco et Portugal il a eu la préférence de l'investiture PS.Du coup, Michel Carayol a rendu sa carte et tenté, sans succès, de monter sa propre liste. Aujourd'hui, Arnaud Leroy s'est approprié les grands dossiers et réfute le terme de « parachuté » en souhaitant durablement investir la ville mais aussi le Nord Bassin où, estime-t-il, la gauche a une partition à jouer. Il y a deux semaines il est devenu papa d'une petite fille née à Arès, autant dire quasiment à Andernos-les-Bains.S'il est fort improbable que ce candidat-là fasse pencher la balance il est certain que sa présence et celle de Jean-Yves Rosazza constitue une situation inédite pour Philippe Pérusat. Cette nouvelle équation, à cinq variables et une inconnue, a toutes les chances de solder par un second tour. Ce que le maire d'Andernos-les-Bains n'a jamais connu.
Les projets défendus par Philippe Pérusat