Après le "Sang de la Comtesse" et "les faits secondaires", l'auteur Bernard Dubarry récidive avec "Défaillance" son troisième opus ou il mêle avec brio fiction et réalité pour déjouer les tabous et préjugés qui entourent le cancer, maladie qui l'a frappé ces dernières années. Véritable descendant de la comtesse, restaurateur andernosien de son état, il assaisonne aussi bien à sa sauce la nourriture que les mots dont il joue plutôt façon San Antonio ( Frédéric Dard). Et comme l'homme est un petit doué de l'écriture les pages affichent résolument la truculence et personne ne lâche le bouquin avant la phrase finale " je m'adore, en fait je suis fou de moi et alors...putain de vie, qu'est-ce que je t'aime". Pour cet ouvrage écrit au moment ou il apprend qu'il souffre du mal du siècle, on retrouve son personnage Boby Duprat à qui il "refile" adroitement sa maladie, et comme il dit: " mon traitement a duré une année ce qui correspond à l'écriture du livre, et donc mon personnage et moi avons été deux à nous battre", dit-il. Le livre. À peine rentré d'Urugay, Bobby Duprat n'a guère le temps de savourer la tranquillité du Bassin...Il est abordé par une jeune femme qui sollicite son aide dans une mystérieuse affaire d'enlèvement. L'incorrigible Bobby ne peut s'empêcher de s'en mêler et de mettre les pieds dans le plat. Non sans recourir aux services de ses indéfectibles lieutenants de la gendarmerie. Dans le même temps, il apprend qu'il est atteint d'un mal dont l'issue est incertaine. Et nous voilà, plongé dans ce parallèle Dubarry/Bobby, dont les deux se sortiront avec un pied de nez au destin. Et Bernard Dubarry poursuit son chemin, régale les amoureux de la bonne chère comme ceux des bons mots. Son éditeur ne tarit pas d'éloge "sur son courage, et sa volonté de transmettre une épreuve de force qui se veut victorieuse". Si l'ouvrage est à lire sans modération, il faut aussi ne pas manquer de côtoyer l'auteur, chaleureux, toujours prompt à lâcher
quelques confidences.