Le président du Conseil général a expliqué hier aux élus les nouvelles règles instaurées pour demander une subvention
:David patsouris
Ce jeudi soir, dans la salle du Broustic d'Andernos, il n'y a pas de quoi rire. D'accord, Philippe Pérusat, le maire UMP depuis des lustres, et Philippe Madrelle, le président socialiste du Conseil général depuis des décennies, sourient en échangeant des souvenirs, mais bon, les responsables du Département sont là pour dire aux élus du Bassin et du Val de l'Eyre que la fête est bien finie, que l'austérité a remplacé l'horizon et que les poches du Conseil général ne sont ni vides ni trouées, mais plus aussi pleines qu'avant. Jean-Marie Darmian, le vice-président du Conseil général en charge des finances, ne dit pas les choses comme ça, mais c'est bien le fond de son discours. Il détaille les masses budgétaires, montre celles qui demeurent incompressibles, et celles qui sont plus souples, insiste sur le fait que Philippe Madrelle ne veut pas baisser les investissements, abat les chiffres comme autant de coups sur la tête. Et Bernard Dussaut, premier vice-président du Conseil général, qui prend sa suite, devient encore plus clair : « Pendant quarante ans, on a aidé les communes de la même façon. Et ça n'est pas normal d'avoir le même niveau d'aide selon que l'on soit une commune riche ou pauvre. On voit des maires expliquer à leurs administrés qu'ils n'augmentent pas les taux, mais qui viennent ensuite voir le Conseil général pour financer leurs projets. Certaines communes peuvent faire des efforts. »
Il faudra inviter le Président
En clair, le Département va continuer à aider les communes pour financer leurs projets mais il va y regarder de plus près. Savez-vous par exemple, comme le raconte Jean-Marie Darmian, que 9 millions d'euros accordés aux communes en 2008 sont toujours bloqués parce que les projets n'ont toujours pas été engagés ? Un document a été remis aux représentants des communes présents qui explique les modalités du « coefficient de solidarité départemental qui va permettre de moduler les subventions en soutenant plus particulièrement ceux qui en ont le plus besoin. » Ainsi, après application de ce coefficient, il est fort possible que le Département aide proportionnellement plus Marcheprime qu'Arcachon. Et ça n'est pas tout. Il faudra rendre les dossiers de demande à l'heure, présenter la totalité du projet, bien informer la population de la participation financière du Département. Enfin, « le président du Conseil général devra être systématiquement invité au lancement d'une action ou à l'inauguration d'une opération subventionnée. » Il paie, alors il veut voir, et peut-être aussi être vu… Bien sûr, le Conseil général continuera à accorder des subventions (« même si les trois quarts d'entre elles sont hors compétence »), mais « une subvention n'est pas un droit, c'est une possibilité d'avoir », dixit Bernard Dussaut. Le changement, c'est que maintenant le Département y regardera à deux fois…