Les premiers résultats de l'enquête publique sur le schéma de cohérence territoriale ont été donnés hier matin : il n'y a eu que 466 remarques au total. Un chiffre ne veut pas dire grand-chose s'il n'est pas mis en rapport avec d'autres chiffres. Ainsi, hier en fin de matinée, lors du conseil du Sybarval (1), ont été dévoilés les premiers résultats des enquêtes publiques relatives d'une part au schéma de cohérence territoriale (Scot), le document qui dessine l'avenir urbanistique du Bassin pour les vingt ans à venir, et le document d'aménagement commercial (DAC). Voilà donc ces chiffres bruts. Pour l'enquête sur le Scot, 466 remarques ont été consignées dans les registres. 446 pétitions ont été remises dont 351 signées sans commentaires (39 ont des ajouts et 20 sont « personnalisées »). « 466, c'est peu », a commenté Jean-Guy Perrière, maire UMP d'Arès et président du Sybarval. 466 sur près de 140 000 habitants, en effet, c'est peu. Pour mémoire, l'an dernier, l'enquête publique sur le parc naturel marin avait réuni deux fois plus de contributions.
36 associations présentes
Sur l'origine des observations, le procès-verbal de l'enquête note les associations (36 dont 14 fois Europe écologie/Les Verts), les élus et collectivités (Jean-Guy Perrière a trouvé que les élus ne s'étaient pas assez mobilisés), les sociétés, les entreprises, la pétition Scotto (du nom du photographe gujanais qui l'a initiée) et les particuliers. Le procès-verbal s'attarde aussi sur les thèmes abordés. Il y a l'information, la concertation résumée par le slogan « Le Scot aux mains des élus ». Mais aussi la remise en cause de choix fondamentaux : la répartition de la croissance entre Nord, Sud-Bassin et Val de l'Eyre ; la logique d'étalement urbain, la destruction d'espaces naturels, le non-respect de la loi Littoral ; le devenir des espaces verts interstitiels, la peur de la perte de la jouissance du Bassin et de son cadre de vie ; la biodiversité bouleversée ; la mise en doute des capacités financières, la peur de la fiscalité. Dans les remarques, on trouve aussi l'inadéquation du nombre d'habitants et de la capacité à offrir du travail, l'accentuation du phénomène de cité-dortoir, la saturation des structures actuelles de transport, le fait de rester sur le tout-voiture, la mauvaise prise en compte du risque de submersion marine, la mixité sociale (l'équité de sa répartition sur le territoire notamment), la baisse des coupures d'urbanisation, les incidences sur la qualité de l'eau, le bétonnage et le développement excessif, l'extension du golf d'Arcachon, le futur Pôle océanographique, la forêt usagère, le Coulin, etc. Sur le DAC, le procès-verbal consigne 102 remarques (dont 82 sur le DAC proprement dit), une mobilisation favorable à Arès, la crainte d'un déséquilibre entre la grande distribution et le commerce de proximité. Le Sybarval doit répondre à ces critiques avant que la commissaire enquêtrice ne rende son rapport définitif et son avis, le 2 avril au plus tard. « Nous y travaillons, notamment sur l'évolution démographique et l'aménagement commercial, a assuré Jean-Guy Perrière. Quand nous avons rencontré la commissaire, le 12 février, elle n'avait pas encore forgé son opinion. C'est une professionnelle qui ne s'est pas laissée aller aux états d'âme. Elle est sensible aux réponses argumentées. C'est tout ce que je peux dire aujourd'hui. » Et c'est ainsi que s'est refermé le conseil du Sybarval. David Patsouri
(1) Le Sybarval est un syndicat mixte regroupant les 17 communes du Val de l'Eyre et du bassin d'Arcachon, plus les intercommunalités locales. Il était chargé de rédiger le Scot.