L'enquête publique concernant l'extension du port de plaisance du Bétey s'est achevé hier à 16 h 30 très exactement, moment où le commissaire enquêteur désigné, Francis Clerguerou, a fermé a tout commentaire supplémentaire la porte de son bureau. Il lui appartient désormais de compiler ce qu'il a entendu et lu pour donner, dans une semaine environ, ses conclusions sur l'opportunité ou non de procéder à un agrandissement du port. Même si personne à cette heure ne peut préjuger de ce que sera le document final, on sent bien, en traînant dans les couloirs de la mairie les jours de permanence du commissaire, que l'idée d'agrandir le port de plaisance du Bétey n'est pas du goût de tout le monde, et particulièrement des associations environnementales, qui n'ont pas manqué de battre le parquet de l'hôtel de ville et d'adresser maints courriers contre ce concept. Avec même le dépôt, par l'association Bétey Plage boisée à sauvegarder, d'une pétition rassemblant quelque 5 000 signatures dénonçant la mise en œuvre d'un tel projet.
Inondation et submersion
« J'ai reçu environ 150 personnes lors des permanences, mais beaucoup plus de courrier, ce qui prouve l'intérêt suscité par la chose, explique Francis Clerguerou. Il y a bien entendu les contre et les pour, mais beaucoup se déplacent plutôt pour laisser une trace. Ils n'ont pas une idée technique très précise, mais se laissent aller simplement à exprimer leurs sentiments. » Et pour être précis, ceux qui sont catégoriquement contre envoient au commissaire d'épais dossiers argumentés. Comme Joël Confoulan, élu d'opposition, patron de l'association Mieux vivre à Andernos, qui dénonce une incompatibilité du projet par rapport au schéma de cohérence territoriale (Scot), au plan local d'urbanisme (PLU), la destruction de la chênaie, ou encore l'absence de projet d'entretien de ce nouveau port. Même « Robin des bois » y va de son couplet anti-agrandissement, arguant que la suppression de la pinède qui protège les habitations aujourd'hui augmenterait les risques d'inondation et de submersion en bougeant le trait de côte. Et puis il y a tous ceux qui prétendent que la plage de leur enfance où ils bâtissaient leurs rêves de châteaux ne serait plus la même. Reste à attendre quelques jours pour savoir si le rêve de la municipalité peut devenir réalité ou s'écrouler comme un château… de sable.