Quantcast
Channel: Andernos
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1464

La zone du Coulin en question

$
0
0

: Sabine menetphotoC2.JPG

L'Etat a attaqué le PLU. En cause, l'urbanisation d'une partie du Coulin, une zone que la municipalité protège depuis 40 ans .

Adoptée le 24 octobre 2011, la révision du plan local d'urbanisme (PLU) d'Andernos-les-Bains a été depuis plusieurs fois attaquée par des associations et particuliers (lire par ailleurs). Jusque-là, rien de surprenant ni de local non plus. Ce document figeant l'urbanisation et la protection ne pouvant susciter l'adhésion de tous. Quelle que soit la commune qui le valide, le révise. En revanche, lorsque l'État intervient, une vitesse supérieure est enclenchée. C'est ce qui s'est produit cet été lorsqu'un déféré a été déposé devant le tribunal administratif. Interrogé à ce propos, le sous-préfet Jean-Pierre Hamon ne cache pas son embarras. « Le problème majeur relève du risque de submersion qui peut apparaître sur certaines zones qu'Andernos souhaite aménager », explique-t-il.

L'après Xynthia

Le représentant de l'État reconnaît qu'une principale zone est pointée : celle du Coulin. Et plus particulièrement les trois hectares laissés par l'État à la collectivité lors de la rétrocession de l'ensemble des 85 hectares par le Conservatoire du littoral. « La municipalité peut être dans son bon droit mais depuis Xynthia, la réglementation a changé… » Ce « revirement » fait qu'aujourd'hui les services de l'État tentent de trouver une solution amiable avec ceux d'Andernos-les-Bains. Pour Philippe Pérusat, le maire, soit l'État indemnise la commune à la hauteur de la valeur du terrain (à raison de 200 euros le mètre carré, estimation des Domaines), soit le juge se prononcera. L'édile estimant en effet, être dans son bon droit. Et ce depuis un certain nombre d'années.

« Écolos avant l'heure »

« Chaque disposition prise depuis près de 40 ans a visé à fermer cette zone à l'urbanisation », rappelle-t-il. Élu maire depuis 1974, il sait de quoi il parle. « A ce moment-là, les 85 hectares étaient constructibles, privés et fermés ! » Si Andernos-les-Bains a échappé à ce moment-là à la réalisation d'une marina ou d'une « Grande Motte bis », c'est que le promoteur a fait faillite. Et que derrière, la décision a été prise de protéger le site. Petit rappel des faits. En 1980, l'État, par l'intermédiaire de la Mission interministérielle d'aménagement de la côte Aquitaine (Miaca) achète le terrain à la société en liquidation judiciaire. Deux ans plus tard, il vend 63 hectares au Conservatoire du littoral. « Parce que les élus d'Andernos-les-Bains avaient renoncé à exercer leur droit de préférence. Nous étions écolos avant l'heure et à ce moment-là avons été pris pour des hurluberlus », stipule bien Philippe Pérusat. L'État cède les 22 hectares restants à la ville au terme d'une déclaration d'utilité publique (DUP) « en vue d'y réaliser une opération d'aménagement touristique ». Est alors évoquée la création d'un port de plaisance. « Devant l'opposition, des ostréiculteurs nous y avons renoncé. »

Pour des « démolisseurs »

En 1986, la loi littoral déclare que 13 hectares sur ces 22 sont inconstructibles. « A la demande du Préfet Idrac nous avons, fin 2010, vendu 19 hectares sur les 22 que nous possédions au Conservatoire du littoral ne conservant plus que 3 hectares pour le futur Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) », poursuit le maire. Et l'édile de préciser que ces 19 hectares avaient été vendus 950 000 euros alors qu'en 2008, ils avaient été estimés à… 594 200 euros. « Ce qui est intolérable, c'est de passer pour des démolisseurs de l'espace alors que nous avons créé de toutes pièces cette zone protégée et ce au détriment de nos finances », résume Bernard Cazeneuve, l'adjoint à l'urbanisme. Après avoir laissé à la ville la jouissance de ces trois hectares, l'État lui demande aujourd'hui d'y renoncer. Dont acte. « En 2009, une double promesse synallagmatique d'achat vente est signée avec un opérateur privé qui s'engage à acheter ces 3 hectares 5,5 millions d'euros. » Donc, si l'État s'aligne, pas de problème. Ce qui est, bien sûr, hautement improbable. Derrière cette affaire se dessine un enjeu majeur : celui du plan de prévention du risque submersible qui actuellement est en cours d'élaboration. Après une première concertation entamée début 2012, les élus de l'arrondissement qui ont tous rejeté en bloc la première mouture vont de nouveau être réunis par les services de l'État. Difficile en effet de se prononcer sur des projets tant que les règles ne sont pas clairement définies.

Le Conseil municipal d'Andernos se réunit ce soir. Ce point n'est pas à l'ordre du jour


Viewing all articles
Browse latest Browse all 1464

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>